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Overdose de supermarchés.....

Publié le 04/12/2013

Par Catherine Frey

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REIMS (51).

À force de laisser s’installer de nouvelles grandes surfaces, les enseignes existantes subissent une baisse d’activité. Les patrons de magasins dénoncent une politique déraisonnable.

 

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Trop, c’est trop. Les Rémois ne vont bientôt plus savoir où aller faire leurs courses tellement ils ont de grandes surfaces à disposition. Les supermarchés poussent comme les pissenlits au printemps. Une implantation d’Intermarché est annoncée près de la zone de Thillois, un hyper U est prévu à Croix-Blandin, le Carrefour Jacquart doit prendre du ventre en déménagement au Sernam… Comme les Rémois ne feront pas leurs courses deux fois, cette prolifération aura des conséquences sur les enseignes existantes. «On marche sur la tête», lâche Stéphane de Rango, patron de Cora Cormontreuil. «Tout le monde veut avoir son magasin dans sa commune. On a maintenant la plus forte densité de supermarchés par habitant en France. Comme il n’y a pas d’accroissement de la population, les emplois créés d’un côté disparaîtront de l’autre».

Une opinion partagée par la plupart des responsables de magasins existants qui pointent du doigt des politiques «irresponsables»: «On a des hommes politiques, pas seulement à Reims, qui ont tendance à considérer la ville comme un ensemble de quartiers. Sauf que les quartiers ne sont pas hermétiques entre eux.

Les gens se déplacent, ont des habitudes. On ne peut pas sans arrêt perturber les équilibres en plantant de nouveaux magasins en pied de chaque immeuble rénové. Il y a clairement un effet de saturation», dénonce Antoine Bresson, propriétaire du Super U à Clairmarais.

L’installation d’une grande surface est souvent guidée par le besoin du promoteur de rentabiliser l’achat de son terrain: «C’est à ce moment-là qu’il faudrait du courage politique pour trouver d’autres solutions commerciales qui satisfassent les promoteurs», poursuit M. Bresson.

Installé depuis moins de deux ans à Clairmarais après avoir repris un magasin Champion quasi en ruines, il a fait de gros investissements. Aujourd’hui il est sous «la menace» d’un Carrefour de 4000m2 au Sernam et d’une surface de 1500 mètres carrés à l’angle des rues Couturier et Guichard: «Une ville ne peut pas laisser les gens investir et ensuite leur planter un couteau dans le dos. J’ajoute que c’est une hérésie commerciale d’installer une grande surface de 4000 m2 en plein centre-ville, sauf à vouloir le déstructurer un peu plus»

Moins concerné, pour l’instant, par l’arrivée d’un nouveau concurrent, le président de Leclerc Champfleury, Wenceslas Fandre est plus modéré: «Il est toujours motivant d’avoir de la concurrence même s’il faut partager le gâteau. Il est vrai toutefois que l’offre est actuellement satisfaisante à Reims. L’arrivée de nouvelles enseignes à côté de magasins qui ont fait des emprunts, créé des emplois, peut être compliquée». Faudra-t-il bientôt demander aux Rémois de faire un geste citoyen en fractionnant leurs courses entre plusieurs supermarchés pour que tous survivent?!

 

«La Ville ne peut pas tout»

Serge Pugeault, adjoint aux grands projets, qui gère côté ville les implantations de grandes surfaces, dément vouloir installer des supermarchés partout: «Le pouvoir de la Ville est limité sur ce sujet. À part émettre un avis négatif en commission d’aménagement commercial, on ne peut pas s’opposer à l’ouverture de magasins. On n’est pas en Corée du Nord!» Sur le cas particulier de l’arrivée, soutenue par la Ville, d’un hyper U à la Croix-Blandin: «Environ 13000 personnes travaillent sur la zone Farman. 60% d’entre elles habitent hors de Reims». Sous-entendu une partie de la clientèle ne sera pas prise sur les magasins rémois. Il y a aussi le projet d’Intermarché dans la commune de Champigny, à deux pas de la zone de Thillois et d’un hyper Carrefour: «Ce n’est pas une volonté de Reims Métropole de faire venir des grandes surfaces. J’ajoute que les grandes surfaces qui râlent aujourd’hui ne se sont pas demandé, à l’époque où elles sont arrivées, ce qui allait arriver aux petits commerces».

 



02/01/2014
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